Suivre le parcours diplomatique de Henri Hoppenot (1891-1977), c'est embrasser la politique extérieure de la France sur trois continents : Europe, Asie, Amérique, de 1914 ā 1956. Ce sont les années cruciales du XXe sičcle qui forment la toile de fond de sa carričre. Tout ā la fois acteur et jouet de l'histoire, il n'a jamais obtenu les grands postes auxquels il semblait promis : l'histoire a laissé des traces. Est-il un des responsables de la faillite de la diplomatie franįaise dans les années 1938-1940 ? Il abandonne le régime de Vichy le 25 octobre 1942 mais ne ralliera la France combattante qu'aprčs avoir donné son adhésion d'abord au général Giraud, sur les conseils de son ami Alexis Léger qui détestait de Gaulle. Il nous fait participer ā la grave crise de conscience ā laquelle la plupart des diplomates franįais ont été confrontés : ils sont la France, mais quelle France ? Gaulliste ? Oui, mais il n'aime pas les allégeances. Tourner ces pages d'histoire nous fait assister aux transformations du métier de diplomate et de ses méthodes. Écrivain, apprécié seulement de quelques connaisseurs, il est un homme de l'art qui a su admirablement incarner et faire rayonner, peut-ętre plus que tout autre, la culture franįaise.